« Le Grand Bain », « Halloween » et « Cold War » : notre critique ciné de la semaine

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Cette semaine, plongez dans le grand bassin, courez vite pour échapper au tueur d'Halloween et soupirez à une grande histoire d'amour contrariée.

Le Grand Bain, Gilles Lellouche
« Le Grand Bain », comédie réalisée par Gilles Lellouche

Le Grand Bain

Réalisation : Gilles Lellouche
Comédie dramatique – France – 2018
Distribution : Mathieu Amalric (Bertrand), Guillaume Canet (Laurent), Philippe Katerine (Thierry), Benoît Poelvoorde (Marcus), Jean-Hugues Anglade (Simon), Virginie Efira (Delphine), Leïla Bekhti (Amanda), Marina Foïs (Claire), Félix Moati (John), Balasingham Thamilchelvan (Avanish), Alban Ivanov (Basile), Jonathan Zaccaï (Thibault)

Bertrand, un quinqua sans emploi et sous antidépresseurs, rejoint un petit groupe d’hommes qui font de la natation synchronisée. Tous autant minés par leur vie professionnelle et personnelle, ils vont se lancer dans un projet fou : participer au championnat du monde de cette discipline.

Note : 3/5

Pour sa troisième réalisation, mais première en solo, l’acteur Gilles Lellouche s’est inspiré d’un documentaire sur des hommes pratiquant la natation synchronisée en Suède. Il en tire une comédie désenchantée et donne à cette équipe de mâles dépressifs l’occasion de se réconcilier avec eux-mêmes, de reconquérir leur assurance. Vu le sujet, la franche rigolade était difficilement de mise, et le ton est même plutôt morne. Quelques figures arrivent tout de même à nous faire sourire, comme Leïla Bekhti, surprenante de drôlerie en coach tyrannique, ou Philippe Katerine en tendre farfelu.

Halloween

Réalisation : David Gordon Green
Epouvante-horreur/Thriller – Etats-Unis – 2018
Distribution : Jamie Lee Curtis (Laurie Strode), Will Patton (Officier Hawkins), Judy Greer (Karen Strode), Andi Matichak (Allyson), Toby Huss (Ray),Haluk Bilginer (Dr. Sartain), Virginia Gardner (Vicky), Dylan Arnold (Cameron) James Jude Courtney (Michael Myers), Miles Robbins (Dave)

Michael Myers s’échappe et a bien l’intention de finir ce qu’il avait commencé il y a quarante ans : tuer Laurie Strode.
Après sept suites plus ou moins ratées et deux remakes, Michael Myers nous revient en grande forme ! Le plus célèbre des serial killers mutiques – avec Jason – a beau avoir la soixantaine, il est increvable. Rien ne l’arrête, pas même des balles tirées à bout portant. Sa victime préférée, Laurie Strode, a du répondant et est plus que prête à lui régler son compte.

Note : 3,5/5

Malgré des facilités scénaristiques (Myers s’évade pile le soir d’Halloween, vraiment ?), ce slasher satisfera les fans et les autres. Bien plus réussi qu’on aurait pu l’espérer, ce chapitre final (espérons-le) clôt avec panache la saga initiée par ce qui est devenu un modèle du genre, et galvaudée depuis lors. Tout simplement le meilleur Halloween avec Jamie Lee Curtis, depuis celui de 1978.

Cold War

Réalisation : Pawel Pawlikowski
Drame – Pologne/France – 2018
Distribution : Joanna Kulig (Zula), Tomasz Kot (Wiktor), Borys Szyc (Kaczmarek), Agata Kulesza (Irena), Jeanne Balibar (Juliette), Cédric Kahn (Michel)

Dans la Pologne communiste de l’après-guerre, un musicien et une jeune chanteuse vivent une histoire d’amour tumultueuse.
Après l’austère Ida en 2013, Pawel Pawlikowski reste fidèle au N&B et filme un grand drame romanesque et romantique. L’histoire de Wiktor et Zula s’inspire de celle de ses parents. Ce bel et hollywoodien couple d’amants que la guerre froide va réunir et séparer vivront une longue relation agitée et passionnée.

Note : 4/5

Le Grand Amour contrarié est le thème central de ce mélo délicat qui conjugue habilement sentiments fiévreux et contexte politico-historique. Cold War fait par ailleurs la part belle à la musique folklorique et au jazz du Paris bohème des années 1950. D’une rare élégance, la mise en scène a été légitimement récompensée au dernier Festival de Cannes.

Egalement à l’affiche cette semaine :

Jean-Christophe & Winnie (réalisé par Marc Forster) : devenu adulte, Jean-Christophe a oublié ses amis animaux en peluche de son enfance. Winnie l’ourson réapparait dans son jardin et va chambouler sa vie dans le bons sens. Un joli conte rétro bénéficiant d’une belle animation numérique et prodiguant une philosophie attendrissante. Peut-être un peu complexe pour les tous petits, mais mignon pour les grand.e.s qui se souviennent de l’enfant qu’ils et elles ont été.