«120 battements par minute»: La mémoire vive

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C’est le film qu’on attendait sans oser l’attendre. Depuis sa présentation cannoise triomphale, on savait qu’il existait tout en n’y croyant qu’à moitié. Et pourtant, 120 battements par minute, de Robin Campillo, est bien le film qui manquait, celui qui réactive la mémoire vive de la lutte contre le sida, la mémoire à vif de notre communauté…

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Il y a vingt-cinq ans, dans ce temps que ressuscite 120 battements par minute, c’était ça. Ça. Cette course contre la mort. Cette énergie bandée de la colère collective. Ça. Cette douleur, cette solidarité, cet amour, cette pensée, cette impatience, cette inventivité, cette violence, ce refus de la fatalité, ce refuge, cet humour, cette famille réinventée là où les familles biologiques si souvent avaient failli. Ça. Ces corps qui dansent pour s’oublier et se frotter. Ces corps qui se délitent sous les coups de boutoir du virus. Ces corps qui baisent avec force et se caressent avec tendresse. Ces corps qui se dressent. Ces corps qui s’affrontent aux pouvoirs publics. Ces corps qui s’expriment, qui pensent, qui parlent. Ces corps jamais résignés. Ces corps qui sont là, et ces corps qui disparaissent. Ces corps jeunes, et beaux, ces corps qui meurent, comme celui de Sean, le héros de ce film……

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