Abdellah Taïa: «Certains ont compris que ce ne sont pas les homos qui vont empêcher le Maroc d’évoluer, bien au contraire.»

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L'auteur et cinéaste Abdellah Taïa, rédacteur en chef d'un jour, a pris le temps de s'entretenir avec Yagg. Sur son coming-out, son rapport avec le Maroc et la France, le Printemps arabe, et bien d'autres choses encore.

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Abdellah Taïa, quels rapports entretenez-vous avec le Maroc aujourd’hui ? J’ai vécu au Maroc 25 ans, jusqu’en 1998. Je vis en France depuis 15 ans. Je me sens appartenir aux structures sociales françaises, mais l’imaginaire qui me dirige, il est au Maroc. C’est au Maroc que j’ai appris comment se débrouiller dans la vie pour s’en sortir, d’une manière ou d’une autre. Cela s’est passé dans le plus grand dénuement dans une famille pauvre marocaine. J’ai trouvé en France un champ où je peux évoluer intellectuellement, acquérir un sens critique. Ce sens critique s’applique pour le Maroc et maintenant pour la France. Lorsqu’on vient d’un ancien pays colonisé, la France peut faire peur. Quoi qu’on dise, quoi qu’on exprime, ça ne sera jamais aussi pertinent que ce que dira un Français, quel qu’il soit. J’ai mis du temps à dominer cette peur et avoir un sens critique sur ce qui m’entoure. Je…

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