Lucien: «C’est notre histoire commune construite jour après jour, larme après larme, rire après rire…
»

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Yagg, ce sont ses abonné.e.s qui en parlent le mieux. Comme Lucien, dont nous publions le texte aujourd'hui, ils et elles ont été très nombreux/ses à répondre à notre appel à témoignages.

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Bien sûr les temps ont changé depuis l’époque où on m’a craché dessus, traité de pervers, de malade mental et où je me suis retrouvé à la rue avec Les Amitiés particulières au fond du cartable.
 C’était bien avant les gays (on était pédé ou tapette et gouine ou goudou) avant le Marais (Ste Anne) avant les Gay Pride et l’idée d’un mariage entre 2 hommes ou 2 femmes aurait fait hurler de rire dans les chaumières. C’était hier. L’homosexualité était un « douloureux problème ». J’ëtais le seul pédé au monde, à part Cocteau ou Chazot qui apparaissait de temps en temps en tutu à la télé. Et puis je suis descendu sur Paris et puis Gai Pied et puis les Gay Pride et puis 81 et puis je n’était plus seul au monde et puis nous étions des milliers tout d’un coup et tout était possible et puis l’Insolite ou le…

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