«Prostitution: Protéger, oui. Stigmatiser et précariser davantage, non!» par Esther Benbassa
Dans la nuit de lundi à mardi, le Sénat a rétabli le délit de racolage et supprimé la pénalisation des clients. Pour Yagg, Esther Benbassa, sénatrice EELV du Val-de-Marne, reprend, en la remaniant légèrement, son intervention en hémicycle le 30 mars.
Nous avons débattu, ce 30 mars 2014, au Sénat, du texte néo-abolitionniste voté par l’Assemblée nationale il y a presque un an et demi, le 4 décembre 2013. La Commission spéciale de la Haute Assemblée, puis les sénateurs eux-mêmes par leur vote, en ont fait un texte prohibitionniste, avec le rétablissement du délit de racolage, que le Sénat avait pourtant abrogé le 28 mars 2013 en votant à l’unanimité une proposition de loi que j’avais déposée au nom du groupe écologiste. Le titre même de cette proposition de loi – « renforçant la lutte contre le système prostitutionnel » – gomme délibérément la diversité de la réalité de la prostitution. De quel « système » parlons-nous là ? Ce concept, créé de toutes pièces, réduit le phénomène de la prostitution aux réseaux de proxénétisme. Et donne à la puissance publique un seul but : arracher de « pauvres femmes étrangères » aux griffes de leurs proxénètes. Certes, en Europe,…
Pour continuer la lecture de cet article :
Vous avez déjà un accès ?
- France Télévisions condamné aux prud'hommes pour une affaire de harcèlement
- Football : la Concacaf déplore la « persistance » des chants homophobes dans les stades
- Soins palliatifs : « La Maison de Gardanne », fondée pendant la crise du sida, célèbre ses 30 ans
- Projets d'attentats jihado-néonazis : deux ans et demi et quatre ans de prison pour deux jeunes majeurs
- Christophe Girard contre des féministes : épilogue judiciaire en mai