«Le droit contre la morale ou qui décide sur mon corps, sur ma vie et sur ma mort?», par Daniel Borrillo

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Le 3 novembre dernier, le Sénat accueillait un colloque organisé par le Syndicat de la magistrature intitulé «Le corps du délit ou la libre disposition de soi». Nous publions ici le propos introductif du juriste Daniel Borrillo.

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À qui appartient mon corps ? Suis-je maître de ma vie et de ma destinée ? Ces questions traversent l’histoire de la philosophie politique et morale et leur réponse juridique conditionne – et parfois détermine – la relation de l’individu à lui-même et à son intimité. Le mouvement féministe, porté par les avancées techniques en matière de contraception, a permis de poser sur la scène publique, de manière renouvelée, la question de la disponibilité de soi, de son corps et in fine de sa vie. Cette problématique n’est pourtant pas nouvelle, elle constitue l’un des fondements du rapport au pouvoir, entendu comme contrainte de vie et de mort (dans l’Ancien Régime) ou comme discipline permanente sur le vivant, depuis l’ère moderne, comme l’a mis en lumière Foucault. Si les avancées technologiques permettant d’objectiver le corps ont certes renouvelé le débat bioéthique, son ancrage demeure toutefois bien plus ancien. Les Romains organisaient la vie…

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