Lecture drag queen perturbée : six mois de prison ferme requis contre un militant d'ultradroite

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Six mois de prison ferme ont été requis lundi 11 septembre devant le tribunal de Rennes contre un militant d'ultradroite qui avait scandé des slogans hostiles lors d'une manifestation contre une lecture pour enfants animée par des artistes drags en Bretagne.

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Six mois de prison ferme ont été requis lundi 11 septembre devant le tribunal de Rennes contre un militant d’ultradroite qui avait scandé des slogans hostiles lors d’une manifestation contre une lecture pour enfants animée par des artistes drags en Bretagne.

Le 13 mai, une vingtaine de membres du groupuscule ultra-nationaliste L’Oriflamme Rennes, habillés en noir et le visage masqué, avaient manifesté devant la médiathèque de Saint-Senoux (Ille-et-Vilaine) avec banderole et fumigène. La mairie y organisait une lecture par trois artistes drag – habillés respectivement en robot, princesse et escargot –, destinée à des enfants de trois à six ans.

Paul Carton, ex-étudiant en sciences politiques de 24 ans, qui avait nié jusque-là, a fini par reconnaître devant le tribunal qu’il était bien le porteur du mégaphone scandant ce jour-là des slogans comme « moins de trans, plus de France », « LGBT dégénérés » ou « non aux drag queens dans les espaces publics”.

Il accusait également la mairie de faire des enfants « une chair malléable pour ses délires décadents ».

Le jeune homme, ex-leader de l’Action française à Rennes, a admis aussi être celui qui, sous un pseudonyme, était à la manœuvre lors de la création de L’Oriflamme Rennes en janvier 2023.

Il affirme toutefois s’être « mis en retrait » du groupuscule peu après.

Poursuivi pour organisation d’une manifestation non déclarée, dissimulation du visage pendant celle-ci, provocation à la haine en raison de l’orientation sexuelle ou de l’identité de genre et injure publique, il n’a pas eu un mot d’excuse durant l’audience.

« Je ne regrette pas ce que j’ai fait parce que je pense que l’important, c’est de défendre notre pays », affirme Paul Carton.

Déjà condamné à six mois de prison avec sursis pour avoir brisé la vitrine de la permanence d’un député LREM au Mans, « il n’est pas admissible au sursis simple »cette fois, selon le ministère public.

Le parquet a donc demandé une peine de six mois d’emprisonnement ferme, avec interdiction de port d’arme et de manifester pendant trois ans et 1 500 euros d’amende pour injure publique.

L’avocat de M. Carton a plaidé la relaxe, estimant que l’essentiel des faits qui lui sont reprochés n’étaient pas constitués.

Le délibéré est fixé pour le 9 octobre à 14 heures.