Le nouveau numéro deux de l'Australie, un (ex?) homophobe

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L'Australie vient de nommer un nouveau vice-Premier ministre après qu'un scandale sexuel a poussé le précédent vers la sortie. Gros problème, Michael McCormack est un homophobe patenté.

Michael Mccormack
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Il n’y en a pas un pour remplacer l’autre. L’expression n’a jamais eu meilleure illustration qu’avec l’actualité politique de l’Australie. Le Parti national au pouvoir, conservateur, vient de nommer à sa tête Michael McCormack qui devient donc le niveau 2 de la pyramide du pouvoir austral. Son prédécesseur Barnaby Jones avait du laisser sa place après un scandale d’adultère auquel s’ajoutaient des soupçons de harcèlement sexuel. Droit dans ses bottes, l’homme avait pourtant anglé sa politique sur la rigueur morale et avait accessoirement tenté de faire euthanasier les chiens de Johnny Depp au nom de la protection du territoire.

« Il n’y a pas une semaine qui passe sans que les homos et leurs actes sordides ne s’incrustent plus dans notre société »

Qui est donc ce monsieur McCormack qui cornaque le pouvoir ? Un homophobe patenté, qui se dit rangé des voitures. En 1993, McCormack, alors journaliste au Daily Advertiser, avait commis un infernal édito sur le sida. Il condamnait «  les comportements sordides » des personnes LGBT+ dans une phrase que Christine Boutin lui envierait, « il n’y a pas une semaine qui passe sans que les homos et leurs actes sordides ne s’incrustent plus dans notre société ». Il concluait en se lamentant en ces mots « malheureusement, les gays sont là et si la maladie que leurs actes non-naturels a aidé à se répandre n’élimine pas l’Humanité, ils sont là pour rester. »

En août dernier, celui qui était ministre des PME avait offert ses plus plates excuses pour le texte, ressorti des archives à l’occasion de la consultation nationale sur l’ouverture du mariage aux couples LGBT+. « J’ai grandi et appris non seulement la tolérance, mais l’acceptation de tous les gens, quelle que soit leur orientation sexuelle, ou tout autre aspect de leurs vies qui font que chacun.e d’entre nous est différent.e et unique ».  Le repentir ne l’avait pas étouffé : il avait d’ailleurs voté « oui » à cette réforme, après que le parti a émis une consigne de vote en ce sens (seuls 55 % de ses collègues avaient fait de même).

Vraie repentance ou jeu de dupes ? Il conviendra de garder un œil sur monsieur McCormack pour tirer une vraie conclusion.