Caroline Benarrosh : « Comment peut-on supporter d’essayer de guérir d’une maladie qu’on n’a pas ? »

Publié le

Dans « Tu deviendras hétéro, mon fils », la journaliste et réalisatrice Caroline Benarrosh donne la parole à Lucas, Matthew et Jordan, trois jeunes victimes des thérapies de conversion américaines. Komitid l'a rencontrée.

Image extraite de « Tu deviendras hétéro, mon fils », documentaire de Caroline Benarrosh sur France 5, mardi 8 septembre.
Article Prémium

Aux États-Unis, plus de 700.000 personnes LGBT ont subi une des nombreuses formes de thérapies de conversion censées les remettre dans « le droit chemin de l’hétérosexualité ». Dans Tu deviendras hétéro, mon fils, son documentaire complet et glaçant diffusé mardi soir sur France 5, la journaliste et réalisatrice Caroline Benarrosh donne la parole à Lucas, 20 ans, Matthew, 32 ans et Jordan, 22 ans, trois jeunes victimes des thérapies de conversion américaines mais fait également le point sur les forces en présence dans un combat à la fois judiciaire et politique. Komitid l’a rencontrée. 

Komitid : En tant que journaliste et réalisatrice, vous avez couvert de nombreux sujets sociétaux très différents. Comment vous êtes-vous intéressée à ce sujet des thérapies de conversion ? 

Caroline Benarrosh : Ça a commencé par un film de cinéma. Je suis allée voir Come as You Are, il y a trois ou quatre ans et je suis sortie en me disant ce n’était pas possible que cela existe encore et que c’était complètement dingue. Je suis allée tout simplement faire des recherches sur internet et là je suis tombée sur des tonnes de témoignages de personnes qui racontaient leur parcours. La question que je me suis posée, c’est « comment peut-on supporter d’essayer de guérir d’une maladie qu’on n’a pas ? Comment peut-on vivre très jeune quelque chose d’aussi violent ? »

La question était de savoir comment traiter le sujet. L’idée de départ, c’était de raconter vraiment les parcours humains justement pour revenir à la question essentielle et de se servir de ce sujet pour traiter de l’acceptation de la différence. Tout en se demandant comment il est possible que cela existe dans un pays qui nous paraît hyper moderne.

Pour continuer la lecture de cet article :

Vous avez déjà un accès ?

Identifiez-vous