Pour le Sidragtion 2022, les artistes drag misent sur une vente aux enchères légendaire

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Pour sa 7ème édition, le Sidragtion revient avec le spectacle « Adjugé, Vendrag ! pour Sidaction », une vente aux enchères qui s'annonce mythique. Nous avons pu discuter avec les drag queen Minima Gesté et Emily Tante pour en savoir un peu plus sur cet évènement à ne pas manquer.

Sidragtion
En 2019, la soixantaine de drag queens, drag Kings et clubkids posent devant le Centre LGBT avant de commencer le Sidragtion - Xavier Héraud pour Komitid

Pour cette 7ème édition un peu particulière du Sidragtion, avec le spectacle-vente aux enchères « Adjugé, Vendrag ! pour Sidaction », Komitid a pu s’entretenir avec deux drag queens mythiques de la scène française, Minima Gesté et Emily Tante, afin qu’elles nous en disent un peu plus sur l’évènement caritatif le plus drag de l’année.

Le concept du Sidragtion est simple : des artistes drag en tout genre déambulent dans les rues afin de récolter de l’argent. Minima Gesté Gesté, présente depuis la première édition en 2016, nous précise l’origine de cette action en faveur de la lutte contre le sida :  “L’initiative vient d’Henza Fragola (une autre drag queen, ndlr), qui connait très bien la House of Hopelezz, une house d’Amsterdam qui avait déjà l’habitude de faire ce type d’action depuis une quinzaine d’années dans des bars uniquement, parce qu’ils n’ont pas le droit de marauder dans la rue”.

“Comme on est dans le Marais ça se passe toujours plutôt bien. On a aussi installé des règles de sécurité : on est toujours minimum deux, on a un délimité au préalable un périmètre qu’on estime plutôt safe, et on s’est aussi dit que s’il y avait un problème, on ne répondait pas”, explique Emily Tante.

Un mouvement qui prend de l’ampleur

“On est une armée de drag et on va dans la rue avec nos boîtes pour scander nos slogans et demander de l’argent pour la lutte contre le VIH. La première année on était une petite quinzaine et on avait récolté 2 000 euros ce qui était déjà important pour nous, on savait pas trop ce que ça allait donner”, explique Minima Gesté, qui voit dans cette intervention une sorte de “Drag attack” génératrice d’un “vrai esprit de communauté”.

Aujourd’hui, le Sidragtion a bien évolué. Malgré la Covid-19 en 2020, qui a forcé l’initiative à se transformer en bingo en ligne, les organisateur·ices tiennent bon : “C’est pas parce qu’il y a eu l’épidémie du Covid que celle du VIH s’est arrêtée. C’est donc important pour nous d’avoir une action continue, qui n’a jamais été interrompue depuis sa création”, déclare Minima Gesté.

Emily Tante, elle, a rejoint Sidragtion un an après ses débuts, en 2017, et a pu donc aussi participer à son évolution galopante : “Quand je suis arrivée on était déjà une trentaine, puis près d’une soixantaine en 2019. En 2021 on a même fait deux maraudes et étalé les jours de collecte dans les soirées et lieux communautaires de Paris. En plus de ce gros week-end, la même année sept autres villes ont rejoint le mouvement et ont organisé leurs maraudes locales.” Une expansion assez phénoménale donc, qui fait grimper la quantité d’argent récoltée.

L’année dernière, ce sont 21 000 euros qui ont été rassemblés, dont le tiers rien qu’à Paris.

Une édition 2022 légèrement différente

Pour cette nouvelle édition, les règles changent un peu. Plus de maraude hivernale, (“on se pèle le cul”, dixit Minima Gesté) mais une vente aux enchères légendaire au Trabendo de Paris, où seront proposés des objets iconiques de la scène queer et du drag français, comme le verre de martini de Paloma, la perruque de Mylène Farmer que portait Lolita Banana ou encore un sublime dessin de Clément Louis. Un ou une chanceux·se pourra même repartir avec un bout du parquet de DragRace France !

“On voulait faire venir toutes les villes au même endroit, pour montrer une unité totale et faire un grand show de récolte. Il s’est avéré qu’en même temps, on a Tinder qui nous a contacté afin de nous aider à récolter plus d’argent. Très clairement, ils nous ont donné beaucoup d’argent pour faire un plus gros évènement, et tout l’argent qu’on aura gagné pendant la soirée ira directement au Sidaction”, explique Minima Gesté.

La maraude traditionnelle, elle, se fera dans toutes les villes participantes en mars pendant le week-end du Sidaction. De plus, pour les personnes ne pouvant pas être présentes le soir de l’évènement, Sidragtion a mis en ligne une cagnotte pour que chacun puisse y aller de sa participation.

La collaboration avec le Sidaction est une évidence pour Emiliy Tante, qui précise que l’association “agit à l’international” : “On sait très bien que si une épidémie n’est gérée que dans un pays et qu’il n’y a pas une action collective de solidarité internationale, elle continue. Le Sidaction agit dans les pays d’Asie, d’Afrique et d’Amérique Latine, et c’est cette action collective qui nous paraissait importante.”

Toutes les infos sur le spectacle « Adjugé, Vendrag ! pour Sidaction », le 30 novembre au Trabendo de Paris,  ici.

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