En écrivant cette tribune publiée dans Libération, Océanerosemarie le sait: prendre la défense d’Houria Bouteldja, militante antiraciste et porte-parole du Parti des Indigènes de la République (PIR), c’est prendre le risque de se mettre à dos pas mal de monde. Qu’à cela ne tienne, l’auteure et humoriste entend bien dire ce qu’elle pense, quitte à s’attirer les foudres (ce ne sera pas la première fois!) des «identitaires républicains en crise actuelle de psychose, obsédés par la soi-disant “islamisation de la France”».
Océanerosemarie tient surtout à rétablir certains faits: «Combien de fois m’a-t-on rappelé à l’ordre à son sujet «mais-enfin-elle-est-homophobe ça-va-pas-la-tête-lis-ça!» Sauf que la phrase en question, une fois recontextualisée, racontait une lutte décoloniale et, qu’on soit d’accord ou pas avec son point de vue, ne pouvait en aucun cas être résumée à de l’homophobie. Il est très facile de discréditer un texte, surtout quand la pensée est complexe et formulée sous forme de paradoxes. Et, depuis la sortie du livre de Houria Bouteldja, c’est «#PassionRatonnade»: de Guénolé sur le plateau de Ce soir (ou jamais !), à Marianne; et les flemmards se satisfont de ce massacre sans prendre la peine de la lire, répétant à tout va qu’elle est antisémite, sexiste, homophobe et raciste anti-Blancs…»
Une tribune coup de poing (et coup de gueule!) qui, sans rentrer dans une nouvelle polémique autour d’Houria Bouteldja, vise surtout à mettre en lumière la dimension sociale du racisme en France.
En mars dernier, c’est le militant LGBT Thierry Schaffauser qui proposait sur Yagg une analyse décryptant l’altercation entre le politologue Thomas Guénolé et Houria Bouteldja.
A lire sur Libération.
Indépendamment de ce que l’on pense du pamphlet de Houria Bouteldja qui mérite largement d’être lu et analysé, ne serait-ce que comme objet textuel, la légitimité d’Océane Rose Marie – non à s’exprimer mais à être aussi complaisamment relayée – est à questionner. Elle nous avait déjà doctement expliqué dans Libé qu’il fallait quitter la terrasse pour aller voter aux dernières élections (comme si on attendait après elle pour avoir un avis sur l’utilité et l’usage du vote !), voilà qu’elle nous explique qui faut adhérer aux thèses de Houria Bouteldja, et elle le fait de la façon la plus caricaturale qui soit.
En disqualifiant d’avance la parole de l’adversaire (« j’entends d’ici vos… »), adversaire naturellement immédiatement réduit à un méchant identitaire républicain islamophobe.
En qualifiant (sans le critiquer de façon raisonnée) une certaine autre forme d’antiracisme d' »à sa mémère », lequel ignorerait tout de l’Histoire (alors qu’il y aurait aussi à dire sur la lecture de l’Histoire selon Houria Bouteldja, une fois les débats dépassionnés, j’espère que certains s’en chargeront).
En lançant des imprécations assez obscures, même si frappantes (« un système de domination rance, et comme l’actualité nous le prouve, en voie d’autodestruction »).
En usant d’attaques floues (« L’auteure est de longue date « grillée » par ses détracteurs, bien plus puissants qu’elle dans les champs politiques et médiatiques. Depuis des années, ils s’attellent à extraire des passages de ses écrits afin de leur donner une tournure bien dégueulasse. »)
Etc.
Je peux comprendre que des artistes souhaitent manifester leur adhésion à des idées. Cela se fait depuis le XIXe siècle, avec plus ou moins de bonheur. On pourrait certes s’interroger sur le niveau d’exigence de Libération, mais après tout, ce texte est dans une rubrique « Tribune », dont l’intitulé veut bien dire ce qu’il veut dire : « Tiens, prends le porte-voix puis fais tourner ».
Mais je me demande pourquoi Yagg se sent obligé de relayer cette tribune avec aussi peu de distance critique : un résumé d’une tribune en libre accès sur le site de Libé ? Un lien suffirait… C’est bien dommage parce qu’il y a plein de choses passionnantes à analyser. Certes l’abonnement n’est pas cher, la presse est en crise, mais sans aller jusqu’au financement d’une thèse sur la question, les lecteurs méritent peut-être autre chose que cette absence de distance doublée d’une dramatisation un peu poussée : « prendre le risque de se mettre à dos pas mal de monde (…) quitte à s’attirer les foudres « . On est en droit de se demander ce que risque vraiment ORM, je veux dire à part des engueulades avec ses copains et copines aux terrasses des cafés ou les admonestations de son agent. Au contraire de H. Bouteldja, quoi que l’on pense de ses écrits par ailleurs. Complaisance à l’égard de la méthode d’Océane : « rétablir certains faits » (des faits qui se réduisent à « combien de fois m’a-t-on » ? Très précis ces faits… (plus de place !)
Les pensées structurées sur le paradoxe (et une approche que je trouve abusive de la dialectique) ont un lourd passif, et un lourd passé, dans l’histoire et la politique, au vu de ce qu’elles ont réussi à lestement justifier. Et quant à l’impasse faite sur les rapports et les contenus sociaux, au nom d’une vision strictement politique, volontariste et subjectiviste (les rapports seraient créés par les groupes sociaux et non l’inverse), c’est la même tambouille partout, pour éviter une critique de fond des idéaux et de leur utilité pour maintenir les fondements de l’ordre économique et masculin, fut-il l’objet, dans son naufrage meurtrier – et notamment féminicide – d’une féroce concurrence pour l’appropriation de ses restes. Je ne marche plus dans ce choix restreint au surplace ou à la régression, qui de toute façon vont finir par converger ; que cette convergence se fasse dans de sordides négoces pour le maintien de la paix et sur le dos des plus illégitimes, ou en guerre générale.
Une tribune qui n’explique et n’étaye rien… Des insultes et du dénigrements sur ceux qui ne sont pas en accord…
A force de passer leurs nuits debout, certain.e.s ferraient mieux d’aller se coucher… Leur capacité d’analyse commence à être perturbée….
@pa-yverdon oui mais si les nuitards tombent sur les veilleurs on va se marrer.
Qui a peur de la grande méchante république?
La gauche régressive apparemment.
Pourquoi donner de l’importance à ce papier ridicule, qui pose sur un pied d’estale une raciste homophobe ?…Yagg il n’y a pas plus important comme sujet ?? Océane rosemarie est décevante, le « politique » ne lui va pas , en lesbienne invisible et en lipstick elle était bien mieux !…..
Yagg est devenu une annexe des Indigènes de la République. Gerbant !
Cela devient glauque… et malsain……
On peut m’expliquer dans quel contexte une sentence comme « Comme chacun sait, la tarlouze n’est pas tout à fait un homme. Ainsi, l’Arabe qui perd sa puissance virile n’est plus un homme » n’est ni viriliste, ni homophobe?
Bref: Une tribune qui nage en pleine crétinerie.
Parano ou pas, clichés ou pas, quelle que soit la motivation, ça reste profondément viriliste et homophobe.
J’en reste là.
Je ne noie aucun poisson.
Aucun contexte ne saurait effacer le virilisme et l’homophobie que cela véhicule.
De là, dire qu’il faut recontextualiser pour comprendre, c’est de la foutaise, c’est juste un procédé rhétorique classique pour faire écran de fumée en attirant l’attention ailleurs pour occulter le virilisme et l’homophobie de ces propos.
– Sauf que la phrase en question, une fois recontextualisée, racontait une lutte décoloniale et, qu’on soit d’accord ou pas avec son point de vue, ne pouvait en aucun cas être résumée à de l’homophobie. Il est très facile de discréditer un texte, surtout quand la pensée est complexe et formulée sous forme de paradoxes. –
Stupide!
Une fois recontextualisée, ça reste homophobe et viriliste.
Si Il est très facile de discréditer un texte, c’est pas parce que la pensée est complexe, c’est que c’est juste bidon (et non le reste du monde composé d’idiot incapable de comprendre).
Idem pour formulée sous forme de paradoxes.
Et tout à l’avenant comme ça…
C’est du vent.
@yuruzu
C’est bizarre, je t’ai fait une réponse, mais elle semble bloquer…
Bon, j’édite, puisse que là, ça passe…
Je ne dis rien de plus que ce que je marque plus haut, dénoncer des sophismes et des procédés rhétoriques pour occulter le fond de propos dont la portée est incontestable.
Comprends rien ce sont les indigènes ou les indigestes ?
Yagg a toujours condamné les propos racistes, homophobes, sexistes…. que certaines personnalités, de tous les horizons, ont pu tenir dans les médias. C. Boutin, F.Barjot, la famille Le Pen, L. de la Rochère, le clergé catholique, les pasteurs fous américains et les fous d’Allah islamistes ont toujours été les cibles de ce site.
J’ai même parfois trouvé que Yagg était capable de faire preuve d’intransigeance en accusant d’homophobie des comiques comme les chevaliers du fiel ou un C. Hanouna. Et je me souviens de ce pauvre jeune homme de 18 ans accusé de sexisme car il avait osé proposer un voyage au top model Cara Delevingne.
…..
Mais concernant le cas Houria Bouteldja j’avoue ne pas comprendre la position de ce site au sujet de cette femme qui est ouvertement raciste, homophobe et sexiste ! Si je ne comprends pas la position de Yagg c’est que Yagg donne l’impression de vouloir être neutre à son sujet.
…
Pourquoi tant de clémence envers Houria Bouteldja ? Cette même H. Bouteldja qui promet aux Français colonisateurs (!?!) leur disparition si ils ne rejoignent pas ses rangs. Cette même H. Bouteldja qui ose affirmer que l’homosexualité est une « invention » de l’occident et qui milite pour le port du voile à l’école !
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J’aurais pu comprendre de la clémence, de la part de ce site, envers une Christine Boutin, qui a un mérite : celui de faire rire tellement elle est stupide. Mais H. Bouteldja n’est pas stupide et ne fait pas rire, au contraire ! Cette femme est dangereuse.
@luc47 Je rejoins totalement ton analyse à 100 %. Et oui, pourquoi autant de Clémence à l’égard de cette femme homophobe de la part de yagg ?? C’est incompréhensible.
@Luc47
Absolument d’accord avec toi!
Il y a un intransigeance folle envers des comiques (j’y inclus Boutin) et l’on offre un boulevard aux plus homophobes (au nom de la diversité ou du complexe postcolonial?)
Yagg dérive dangereusement …
(j’ai pas osé dire « part en couille »)
@azur7000 et @pa-yverdon
…
Je suis heureux de ne pas être le seul à penser ceci.
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Est-ce qu’au nom de la diversité on doit se taire face au discours d’Houria Bouteldja ? Personnellement, et comme nous tous ici je pense, je suis favorable à la diversité Je comprends que l’on veuille défendre et prôner cette diversité. Pas de problème. Mais est-ce que H. Bouteldja veut de cette diversité ? Tout son charabia prouve le contraire : elle crache sur ceux qui sont différents d’elle, elle crache sur les Juifs, sur les Français « souchiens », sur les gays…. Alors pourquoi prendre fait et cause pour cette femme au nom de la diversité alors qu’elle rejette cette dernière ? C’est absurde et suicidaire en plus.
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Alors le complexe post-colonial ça suffit !!!!! Jusqu’à quand va t-on faire notre chemin de rédemption et plier les genoux devant de tels personnage aux propos haineux à l’encontre des anciens peuples colonisateurs ? A un moment ou un autre il faut savoir tourner la page.
Le passé, l’Histoire ne doivent pas servir à complexer et mortifier les peuples. Le passé et l’Histoire doivent fournir les outils afin de construire un avenir meilleur : retenir les leçons des erreurs commises, une meilleure connaissance de l’autre et donc une meilleure acceptation de cet autre. C’est ce que nous avons fait avec l’Allemagne en Europe. Encore faut-il le vouloir bien sûr.
Houria Bouteldja utilise l’Histoire non pas comme un outil de paix mais comme une arme offensive.
Il ne faut pas tomber dans ce piège de la culpabilisation outrancière, on a suffisamment donné dans ce domaine là. Culpabiliser est un moyen de dominer et c’est exactement ce que recherche H. Bouteldja et toute sa clique.
@titus471
Yagg a toujours condamné les propos racistes, homophobes, sexistes….
Toujours?
Pas vraiment.
On en a eu la preuve encore récemment avec un édito dont la misogynie, l’antiféminisme et le masculinisme sont parfaitement assumés par son auteur.
@pa-yverdon
(j’ai pas osé dire « part en couille »)
Tu pourrais…
« On en a eu la preuve encore récemment avec un édito dont la misogynie, l’antiféminisme et le masculinisme sont parfaitement assumés par son auteur. »
De quel édito parles-tu ?
@phil86
http://yagg.com/2016/05/10/edito-et-si-on-reparlait-de-la-gpa-dans-la-communaute-lgbt/
De l’androcentrisme à l’état pur!
Donc selon toi être favorable à une certaine forme de GPA c’est être antiféministe et misogyne ? ce serait pas un peu court comme raisonnement ?
@phil86
Non, je parle des arguments employés et de la logique qui y est développée. Sans parler des raccourcis et assimilations mal venues et clairement malhonnêtes…
Mais je sais que tu t’en fiches puisse que tu as déjà développé lors d’échanges précédents la logique de Bergé.
Donc non, ce n’est pas court comme raisonnement, ce qui est court, c’est la vision androcentrique.
Bergé ???
« Sauf que la phrase en question, une fois recontextualisée, racontait une lutte décoloniale et ne pouvait en aucun cas être résumée à de l’homophobie. » Il y a bien eu une arnaque de la part de Guénolé au sens où le passage sur « la tarlouze » était un raisonnement que Bouteldja prêtait aux « Blancs ». Mais au delà de l’indifférence manifeste de cette femme pour ce que subissent les homos, ce qui en ressort surtout c’est son obsession haineuse et les contorsions délirantes auxquelles elle se livre pour rendre les Blancs responsables de tout, y compris l’homophobie des Indigènes.
Sa phrase ne peut certes pas être résumée à l’homophobie… elle est aussi raciste. Au vrai sens du terme et non selon la redéfinition pondue par certains idéologues pour justifier leurs deux poids deux mesures, redéfinition qu’Océanerosemarie essaye encore d’imposer dans sa « mise au point ».
Ce n’est peut être pas un « racisme institutionnel », encore qu’on peut se poser la question vu la façon dont il a gangrené les milieux universitaires anglo-saxons et même français (tenue à Paris 8 d’un séminaire « anti raciste »… interdit aux blancs!) mais ce racisme est tout aussi nuisible, y compris pour les minorités elles-mêmes.
« Houria Bouteldja utilise les termes de Blancs et blanchité comme désignation d’un groupe social et évidemment pas d’un point de vue biologique ». En quoi est-ce différent d’un Zemmour qui parle « des Noirs et des Arabes » en leur prêtant des comportements négatifs? Ah oui, dans un cas ça se termine par une condamnation pour provocation à la haine raciale.
« Face à cet antiracisme à sa mémère se dresse un antiracisme politique, articulé autour de notre histoire, dont l’objectif salvateur est de sortir d’un système de domination rance, et comme l’actualité nous le prouve, en voie d’autodestruction. »
Ben voyons, entre la « tentative de réconciliation » qui rend les Blancs responsables de tous les maux et dédouane les Indigènes de toute responsabilité, « l’organisation d’une lutte politique commune » qui fait passer les homos à la trappe (c’est le problème avec l’intersectionnalité, ça finit toujours par établir des hiérarchies), le retour de la ségrégation raciale, l’alliance à des organisations islamistes ouvertement sexistes… Cet « antiracisme politique » va vraiment arranger les choses!
D’autres diront justement que non seulement cette idéologie « décoloniale » revancharde n’aide pas à abattre les barrières mais qu’elle est en partie responsable de « l’actualité » que nous connaissons.
Intéressant de voir que des pays comme la Suède, sans passé colonial ni de la laïcité comparable à la nôtre, très accueillants envers les migrants et qui pourtant ne cessent de se flageller en bons élèves de ce même antiracisme, rencontrent au final des problèmes étrangement similaires (« no go zones », émeutes, terrorisme, départs pour le djihad proportionnellement plus importants qu’en France, élus refusant de serrer la main aux femmes…) Salauds de « bons bobos blancs »!
Homophobie, antisémitisme…Ainsi le mal peut être perçu comme un bien par certain. Ah ! Idéologie quand tu nous tiens.
Quelques réponses aux questions qui sont posées ici : http://vendeursesdehaine.yagg.com/2016/06/11/oceane-rose-marie-et-les-indigenes-le-fact-checking-du-fact-checking/