Nous n’avons hélas pas pu voir le film de Xavier Dolan Juste la fin du monde, très clairement le plus attendu de la compétition. Après plus de 2h d’attente sous un soleil de plomb, des centaines de journalistes se sont faits éconduire lors des projections de presse.
Pire encore: même munis des tickets pour la présentation officielle, de nombreux spectateurs endimanchés ont dû renoncer à leur montée des marches tant l’auditorium de 2000 et quelques places était surbooké bien avant le début de la séance.
Hystérie donc, jusque dans les files d’attente.
Les réactions, elles, sont mitigées, mais ce qui est sûr c’est qu’il n’y aura pas l’effet Mommy qui avait fait de Dolan le grand gagnant de l’édition 2014, même sans Palme d’or.
Pourtant celui qui est allé à l’ »école de la vie » avec Léa Seydoux-Gaumont-Pathé (selon un entretien donné à Madame Figaro), nous offrant déjà la phrase la plus culte de cette édition, a tout de même fédéré un jury, c’est celui du prix œcuménique, remis samedi soir.
Pour celui qui passe pour un jeune rebelle faisant l’apologie de la liberté sexuelle, ce n’est pas qu’un peu paradoxal. Mais faut il le rappeler, Pasolini l’avait également reçu en 1964 pour L’Evangile selon Saint-Matthieu.
Dolan en larmes, infiniment honoré par son prix, n’a pas boudé la cérémonie de remise des prix comme il l’avait fait en 2012 lorsque la Queer Palm lui avait été décernée pour Laurence Anyways. Il s’est depuis abondamment répandu dans la presse en 2014, notamment à la sortie de Mommy pour cracher sur les prix et festivals LGBT qu’il trouve «dégoûtants». Évidemment lui est au-dessus de ça.
Conscient que le public cinéphile intello français, qui constitue un cœur de cible plus vaste que les seuls spectateurs LGBT, n’est pas très à l’aise avec le concept de communauté, il fait ainsi le bonheur de son distributeur dont la hantise est qu’un film (surtout de sa poule aux œufs d’or) puisse être enfermé dans un « ghetto » en reniant toute appartenance communautaire.
En revanche aux Etats-Unis et au Canada, là où le communautarisme est le seul moyen pour ses petits films indépendants (et en langue française) d’être vus, cela le soucie beaucoup moins ! Son distributeur nord américain est spécialisé dans les films LGBT, il fait la tournée des festivals et affiche un marketing beaucoup plus orienté.
Lors d’un échange en 2014 sur Twitter avec le festival Chéries-Chéris, le plus important festival de films LGBT de France, il avait pourtant déclaré, après une taquinerie sur le public de sa master-class au Forum des images qu’il ne faisait aucune distinction entre ses publics.
C’est pourtant ce qu’il vient de faire aujourd’hui en acceptant un prix et pas un autre…
Tout cela n’a bien sûr rien à voir avec le talent de l’enfant terrible du cinéma canadien et on est toujours prompt à lui pardonner sa fougue que l’on mettra sur le compte de sa jeunesse et de son amour des pop-stars à qui il emprunte un goût pour les déclarations approximatives, mais soyons tout de même avertis que pour Xavier Dolan, il est donc plus estimable de recevoir un prix émanant d’une communauté religieuse que d’une association portant des valeurs d’ouverture, de tolérance et de défense des minorités… Ainsi soit-il !
Cyril Legann, président du Festival Chéries-Chéris
Cyril Legan qui a participé au putsch gay pour virer l’ancienne directrice trans du Festival Chéris-Chéries (dont elle a trouvé le titre, cette inconpétante), faisant la morale à Xavier Dolan?On rigole. La Queer Palme c’est aussi le symbole de cette façon dont ,sous prétexte d’activisme, certains font du business. On est queer on est queer et comme film trans on projette le plus mainstream des films sur la question, ou l’héroine est jouée par un homme avec une perruque qui en fait des tonnes (comme dans le film de Dolan) alors que les activistes trans n’arrêtent pas de demander que les rôles de trans soient jouées par des trans.Assez de ces tiroirs caisses qui nous font la morale.
Mais lâchez le ce jeune homme, il a tout de même le droit de refuser de faire du militantisme homo.
Cela me rappelle un peu ces mauvais commerçants parisiens qui prennent avec avidité l’argent de leurs clients tout en leur lançant des regards dédaigneux ! Le problème d’avoir honte de ce que l’on est est vieux comme le monde et cette attitude sera une réponse parfaite à ceux qui affirment, souvent sans réfléchir, qu’être gay est à la mode !
Après l’insipide clip d’Adèle, une interview à Madame Figaro : « l’école de la vie » comprend semble-t-il une école de marketing et de communication commerciale consensuelle intégrée aussi; c’est un concept plus flou et fumeux que jeune chien fou.
Il est jeune, il fait des films, et c’est tant mieux pour lui ; c’est toujours bien de s’exprimer.
Pour le reste ne nous emballons pas et ne galvaudons pas les termes de génie et de rebelle.
Pour un regard nouveau, prière d’aller voir ailleurs, dans les interstices du spectacle, du côté des sélections de la Queer Palm, ou des plus petite productions. Rester aux aguets.
L’œcuménisme a souvent le charme mou d’un dimanche en famille : point trop n’en faut.
La Queer Palm un business ? Quelle plaisanterie !
Une fois de plus Hélène Hazera répand sa propagande et ses contre-verites …
Et elle ne peut pas s’empêcher non plus d’évoquer le passé glorieux du simulacre de présidente dont j’ai heureusement contribué à libérer notre beau festival.
En gros, nous sommes en train de dire que cet homme, réalisateur talentueux, fait en sorte de jouer au mieux avec le public afin d’avoir le plus de spectateurs possibles :
– aux USA, son distributeur réussit à faire vivre ses films en utilisant l’étiquette « LGBT » qui a son public et est synonyme d’originalité.
– en France, étiqueter un film comme « LGBT » c’est courir le risque de le ghettoïser et donc qu’il rate sa carrière commerciale.
Mais bon, tout cela est bien entendu de la faute de cet homme qui, à lui tout seul, devrait mettre à bas ce système français qui repose sur la frilosité des distributeurs et peut être, le constat des LGBT-phobies du public …
Parfois, chez Yagg, on rate l’analyse d’une situation. C’est un peu embarrassant quand on est un média LGBT, que le sujet parle de LGBT-phobies mais qu’on n’est pas capable de décoder et de pointer les vraies responsabilités.
En langage réseau social, on appelle cela un fail. En langage journalistique, on parle d’un papier bâclé.
Dommage.
@manuel-atreide
>Invoquer le « fail » est un peu excessif : c’est une tribune, un mouvement d’humeur argumenté, et pas un article d’analyse transversale.
>Ma vision sur les prix LGBT est qu’ils constituent un marché de niche et sans doute assez marginal (mais très intéressant, comme toutes les curiosités divergentes vivaces éveillées), je peux donc tout à fait concevoir qu’un réalisateur vise à atteindre une plus large exposition.
En revanche je ne pense pas du tout que ce type de prix soit stigmatisant : un film soutenu par Têtu/Yagg/Télérama/France Inter/la fondation des amis du beurre salé ou le comité de promotion des zones semi humides ,…, n’a pas vocation à exclure une partie de la population, nous sommes plutôt dans la logique « les petits poissons font les grandes rivières/toute publicité est bonne à prendre. »
Le refus ostentatoire et plein de dédain de ce réalisateur envers la Queer Palm qui lui a été proposé demeure bien un signe de mépris à faible intensité, de témoignage de moindre intérêt envers des personnes qui lui portent intérêt.
Il y a donc bien lieu de pointer une différence de traitement dans sa considération des prix « secondaires », – et un tropisme pour la respectabilité institutionnelle pour le moins questionnable.
sans vouloir être vexant, @psoattentif, ton regard sur le coté stigmatisant ou non de ce prix est légitime mais il ne compte pas. Celui qui compte, c’est le regard du distributeur français car c’est de lui dont dépend le succès du travail de X. Dolan en France, et non de toi.
Par ailleurs, quand ton film est sélectionné par un jury alors que tu ne l’as pas voulu, que ton film est récompensé sans avoir rien demandé, tu peux légitimement être un peu indifférent à toute l’affaire. Cette indifférence a chiffonné les membres de la queer palm ? A vrai dire, je crois que cela ne concerne qu’eux.
Qui plus est, je crois qu’on ne fait pas un coming-out (ce que X. Dolan a fait) pour ensuite te voir ENCORE dicter ta conduite, simplement par des personnes différentes.
Il est temps en France qu’on considère qu’être dans la grande famille des LGBT n’implique pas qu’on doive se plier aux normes édictés par certain.e.s. Xavier Dolan fait ce qu’il veut, c’est bien son droit. Et celles et ceux qui le méprisent pour sa liberté devraient se demander ce qu’ils feraient, si ils se retrouvaient dans la situation de se faire dicter leur conduite par des gens qu’ils n’ont jamais vus.
PS : difficile de savoir ce qu’est exactement ce papier, il n’est pas signé. Généralement, une opinion est énoncée par une personne. Enfin, je dis ça, hein …
Le texte est parfaitement contextualisé et signé par moi même en tant que président du festival Chéries Chéris, et il est bien précisé qu’il s’agit d’une tribune et non de l’opinion de la rédaction de Yagg.
Par ailleurs ce que je dénonce ce n’est pas une éventuelle indifférence dont aurait fait part X.Dolan face à la Queer Palm, il a ouvertement critiqué avec des mots très durs ce prix et les festivals LGBT qui pourtant militent pour la représentativité des minorités et la liberté d’expression.
Et je met en contraste l’enthousiasme exalté avec lequel il a reçu ce prix bigot
Dont acte Cyril, la signature n’est pas à l’endroit habituel et du coup, je ne suis pas allé chercher plus loin. My mistake. Et mes excuses, bien sûr, pour ce manque de jugeote.
Sur le fond, je n’ai en ce qui me concerne aucun problème avec les festivals LGBT. Je n’ai pas non plus de problème avec la queer palm à ce détail près : que je sache, personne ne vous propose son film (Xavier Dolan ne l’a en tout cas pas fait), vous faites ce travail de sélection en toute indépendance tout comme vous faites le choix de primer un film en toute indépendance.
En revanche, cette indépendance, vous ne semblez pas être si pressé de la reconnaitre chez les réalisateurs puisque vous en êtes encore à vous offusquer d’une prise de bec survenue en 2014, il y a donc près de deux ans.
Qui plus est, vous semblez ne toujours pas avoir compris son propos : si Xavier Dolan est gay (son coming out est fait depuis longtemps), il refuse que son travail soit catégorisé comme « gay ». C’est après tout son droit. C’est d’ailleurs un raisonnement qui ne manque pas de logique : une boulangère « lesbienne » ne fait pas une baguette lesbienne, un chauffeur de bus bi ne propose pas de voyages « bi.e.s ». En tout cas, il n’y a pas d’automaticité dans le lien entre l’orientation sexuelle d’une personne et son travail. Il est peut être temps que vous compreniez cela, à défaut de l’accepter.
Au fait Cyril, si vous décernez au prix oecuménique l’épithète de « bigot », vous faites preuve de la même étroitesse d’esprit, voire de mépris de la différence que d’autres, mais qui le font vis à vis des LGBT. Reprendre les pires défauts de nos adversaires n’est pas un signe d’intelligence et vient fragiliser votre crédibilité.
Dernière chose : il y a un paquet de LGBT qui ont aussi la foi. Si ça se trouve, c’est le cas de Xavier Dolan. En tout cas, ils et elles ont aussi droit à votre respect. Et ce n’est certes pas à vous (ni à quiconque d’ailleurs) de les pointer du doigt et de les qualifier de « bigots » sur ce simple fait.
En clair, get over it, bon sang !
@manuel-atreide
Comment ça mon avis compte pour du beurre salé ?
Pas loin d’être d’accord avec toi sur ce coup là : nous parlons de la vie des autres, et il n’y a pas mort d’homme ni menace sur la société dans cette affaire.
Un point d’importance achoppe pourtant : celui – bien vaste- de la liberté.
Le seul reproche que le réalisateur semble avoir fait à cette sélection parallèle est de ne pas être la palme d’or qu’il attendait, parce que pour l’éventuelle contrainte je ne vois pas ?
Accepter le prix œcuménique n’implique pas de faire le tour de tous les ciné clubs d’aumônerie de France; recevoir la Queer Palm ne t’abonne pas non plus à une tournée nationale des gay pride que je sache…
Il a trouvé très chouette et super exaltant « c’est incroyable tout ce bonheur et tout cet amour » de cumuler deux prix cette année, pas l’année dernière ?
Invoquer un plan média (l’intérêt supérieur de » l’économie réaliste » ?) me paraît plausible, mais léger et irréaliste : je ne vois ici que dépit un peu infantile teinté de vague mépris, comme pointé par l’article.
« Refuser d’être défini par la société » est par ailleurs une définition de la liberté un peu romantico-adolescente qui revient à dire « moi je fais ce que je veux avec mes cheveux (bouclés) »: c’est une posture bien sympa face au miroir de soi mais qui brasse du vent et ne mène pas bien loin…Une révolte de papier glacé.
Toute liberté, au-delà du nombril et des mouvements d’humeur, a aussi une dimension politique : il était possible d’accepter le prix a minima, mezzo vocce : « merci les amis, au revoir la compagnie ». Quant à pousser des hauts cris et se répandre en procès d’infâmie je cherche encore la logique ? C’est finalement cet investissement négatif qui pose problème : quand qqc m’intéresse peu, je le zappe, je ne passe pas des heures à le vilipender.
Je crains que la réponse soit « logique individualiste » tendance girouette qui va là où le vent médiatique semble le plus porteur, et je dis : not interested.
A titre de spectateur — ma petite part politique à la fin – j’adore le théâtre et aime beaucoup le cinéma mais ai toujours détesté le théâtre filmé : ce sera donc sans moi sur cette affaire-là, qui n’est pas la fin du monde, j’en conviens.
Quant à l’origine de l’article et son ton son auteur s’est manifesté sur le post précédent.
J’avais quant à moi bien reperé la signature mais peut-être qu’il y a effectivement un problème de différenciation de mise en page à avoir entre tribune et article : le site se trouve souvent pris à partie de façon « perso » alors qu’il ne fait que faire circuler des avis et opinions,(ce qui est très bien), et ainsi inviter au débat vif et constructif- ce qui ne manque pas d’arriver pour le coup, chacun avec sa sensibilité et son agenda intérieur.
simulacre de présidente qui a contribué à sortir ce festival d’une gestion frauduleuse avec argent détourné , à le remonter jusqu’à ce qu’il devienne une proie juteuse pour certains aigrefins qui jouent les activistes alors qu’on ne les avait jamais vu dans une manif.
Et vous osez vous attaquer à Xavier Dolan?
Je ne m’attaque pas à Xavier Dolan, je pointe du doigt ses contradictions car je ne crois pas être le seul à trouver paradoxal que ce jeune homme se précipite pour recevoir son prix paroissial après les propos tenus sur les festivals et prix LGBT, ça fait beaucoup
Boudiou ben moi je savais même pas qu’il existait ce prix oecuménique, et du coup en me renseignant et en constatant ceux qui en ont été primés ( çà envoie du lourd : les frères Dardenne, Ken Loach, Herzog et surtout Tarkovski : LE génie), je me dis que Dolan doit être fier d’être accroché à son tour.
Comme quoi les chrétiens devraient se contenter l’aller au ciné plutôt qu’à la messe.
Maintenant je n’ai toujours pas compris les explications de Xavier Dolan sur son dégoût de la Queer Palme, trop alambiqué pour moi.
Dans cette tribune qui nous occupe un truc me chiffonne cependant, c’est ce passage « Pour celui qui passe pour un jeune rebelle faisant l’apologie de la liberté sexuelle… » euh (!?) et c’est qui qui l’affirme ?
Dolan refuse peut-être justement qu’on l’étiquette, qu’on le particularise, du fait de sa sexualité non ?
Peut-être refuse t’il également de jouer le rebelle de service aussi ?
Tout le monde n’est pas Rimbaud.
Et puis ses initiales devraient nous inciter à prendre du recul avec certaines de ses déclarations.
@gaystronome
Avant de se renommer œcuménique, ce prix s’intitulait plus pompeusement et plus littéralement »Prix de l’Office catholique du cinéma », et un de ses plus fameux récipiendaire en est l’incendiaire Pasolini pour son » Evangile selon Saint Matthieu ».
Il s’agit effectivement d’une sélection d’assez bon goût (officiel) et de plutôt haute tenue. L’objet affiché de ce prix (« montrer des hommes et des femmes en prise avec la réalité de la vie, la souffrance et la joie ») peut cependant être aussi louable qu’irritant : s’intéresser à la vie des autres est définitivement une bonne chose; un bémol cependant sur l’aspect « la souffrance c’est beau et les convulsions d’une âme torturée ça m’excite la soutane » – le revers doloriste de la morale catholique n’est jamais loin…
Sur le cliché du rebelle rimbaldien rappelons que Rimbaud le vrai ne s’est pas vécu comme un mythe mais comme une âme libre : le folklore, et la création ramenée à des postures décoratives, ne sont venues qu’après.
Un poète, c’est d’abord un homme qui écrit;sa vie vient en surplus.
Le truc qui te chiffonne -normal c’est un cliché, mais assumé- est une reformulation de sa persona médiatique, de la manière dont il est présenté, en ayant recours à l’hyperbole et à l’emphase facile, à la mauvaise poésie.
Je ne fais pas dans l’attaque ad hominem mais il me semble bien clément de penser que quelqu’un qui s’exprime volontiers dans Madame Figaro (le meilleur magazine pour démarrer un feu de bois ?) mérite qu’on le crédite d’être au-delà des étqiuettes : à mes yeux, c’est juste un animal médiatique (de plus).
Merci enfin pour la dernière ligne de ton post, qui m’a mis en mode enquête : n’étant pas un pro des raccourcis claviers j’ai été long à tilter…mais une fois compris, SMOL* !!!
(*SMiling Out Light)
@psoattentif le gars Rimbaud était lui un vrai rebelle, dans sa manière de penser, dans son rapport à la religion, aux institutions, dans ses actes, dans sa vie et dans sa poésie : indomptable et indompté (Verlaine doit encore s’en souvenir).
Le poète est un Voyant dixit Arthur, pas qu’un phraseur contrairement sans doute à notre XD.
« Animal médiatique » peut-être et j’ai envie de dire : le conteste t-il lui même ?
J’ai comme l’impression que seuls certains observateurs on pu croire le contraire, l’on porté sur leur bouclier.
Dolan est un cinéaste précoce, boulimique et qui a réussi à nous émouvoir, c’est tout et c’est déjà pas mal.
Il est aussi gay, mais il n’en a aucun mérite.
@gaystronome
Avouons-le, la mythologie des semelles de vent, de la boulimie de vie et du génie précoce m’a toujours laissé assez circonspect.
C’est une des formes de liturgie laïque à la joie triste qui me semble produire souvent l’inverse de ce qu’elle met en avant.
J’éprouve à la fois du plaisir et de la gêne quand ce sujet se trouve discuté car il est à la fois surchargé d’enjeux et d’affects et étrangement peu porteur pour la plupart des personnes, qui revendiquent une liberté peu exercée dans les faits.
Pour aller vite je veux dire que j’ai rencontré beaucoup de gens qui aiment plus Rimbaud pour une idée qu’ils se font d’eux-mêmes que pour sa poésie stricto sensu. Et que toute l’énergie investie dans l’admiration finit par faire obstacle à l’action ( qques personnes précises en tête, pas d’attaque sur tes goûts)
J’aime l’idée dandy que la poésie c’est la vie, que la poésie c’est plus que la vie, mais ce qu’on oublie souvent c’est que la poésie c’est aussi du boulot; que la poésie c’est d’abord la vie écrite.
Pour en revenir à Rimbaud il est honnête de signaler qu’ayant beaucoup côtoyé de tempéraments en excès de matière je privilégie plus la cohérence générale que les grands éclats fulgurants, qui ont leur beauté mais aussi souvent un arrière-goût de calciné.
Rimbaud sans doute, Dolan peut-être semblent sauver les âmes trop sages et (ré-)susciter des élans de vie – c’est effectivement beaucoup, et apprécié.
Devenons voyant, devenons chamanes, et ayons le pied dans plusieurs réalités simultanées : augmentons le taux d’esprit(s) de vie et de présence(s)sur cette terre, par de grandes œuvres ou de minces posts éphémères comme ceux-ci.
Il y a quand même un abîme entre le succès Mondial de Xavier Dolan , mais surtout entre son talent, et l’article fielleux du président du festival Chéri-chéries (qui n’est plus ce qu’il était).Ce devrait être une leçon pour les gays. Il y a critique et critique. Ici le moteur de l’animosité c’est la jalousie de Cyril pour le talent et la réussite de Xavier Dolan. Dolan est loin d’être un saint (j’ai détesté Laurence Aniway) mais son impact et son talent sont quand même beaucoup beaucoup plus forts que celui de l’homocratie culturelle des festivals. Cette attaque était surtout ridicule.
Cette hargne contre Nolan du microcosme de militants lgbt parisiens face au refus de Nolan d’en faire partie, de garder sa liberté afin de voir plus large… plus loin!
Petit, cette attaque!
« il est donc plus estimable de recevoir un prix émanant d’une communauté religieuse que d’une association portant des valeurs d’ouverture, de tolérance et de défense des minorités… Ainsi soit-il ! »
Preuve est faite que l’esprit d’ouverture n’est pas toujour où l’on pense! Je préfère que Dolan mette le pied dans une porte entre ouverte que la gargarisme de ceux qui enfonce des portes ouvertes…
Dolan…
Merci… Corrigé
Hélène, si vous me suiviez de plus près (pas trop quand même) vous sauriez que je suis un fervent admirateur de Xavier Dolan et de son travail. Donc point de jalousie de ma part.
Ce n’est pas parce que je ne suis pas son alter ego absolu que je n’ai pas le droit de pointer les paradoxes de son attitude, et je ne vois pas à quel moment mon article est fielleux.
Vous racontez ce que vous voulez, que Pascale Ourbih (avec votre petitesse vous parlez d’un « simulacre de présidente ») n’a pas épongé en arrivant un énorme trou dans la caisse , et qu’aujourd’hui vous bénéficiiez de son travail, au final on a la presse mondiale quasi unanime sur Dolan et dans Yagg un article fielleux de vous.. Voilà ma version vous avez la votre. En fait vous essayiez de vous faire mousser sur lui.
Là encore une contre vérité , l’accueil de « Juste la fin du monde » a été plus que mitigé : http://www.ozap.com/actu/xavier-dolan-a-eu-beaucoup-de-chagrin-a-cause-des-critiques-de-cannes/498543
Je n’ai pas dit que Pascale Ourbih n’avait jamais rien fait de bien dans sa vie ou même pour le festival, mais son comportement lorsque j’ai travaillé à ses côtés n’avait rien de professionnel et était totalement indigne d’un(e) président(e).
et ce qui était digne c’est de laisser des trous dans la caisse? Comment des gays peuvent-ils accepter d’être représentés par des gens qui chipotent sur « l’accueil mitigé » d’un film, Comme ci l’important c’était le nombre d’entrées. votre tribune où du haut de votre petite présidence vous faite la leçon a un artiste qui vous dépasse de cent coudées n’est elle pas complètement indigne d’un président? Mais on sait que Chéri-Chéries préfère les mineurs sosies de vedettes adolescentes américaines…