Depuis les années 90, le Traitement post exposition (TPE) permet de prévenir les risques d’infection par le VIH après un accident de prévention. Il nécessite la prise d’une trithérapie au plus vite après la prise de risque et au plus tard dans les 48 heures. Et ce pendant un mois.
Depuis plusieurs années, on sait que le traitement efficace chez une personne séropositive, avec une charge virale indétectable depuis six mois et sans autre infection sexuellement transmissible, permet d’éviter toute transmission du virus. Enfin, depuis le début de l’année, le traitement préventif à destination des personnes séronégatives (la PrEP) est disponible en France et il est pris en charge. Toutes ces informations capitales, et beaucoup d’autres, se trouvent réunies dans des brochures du Crips à destination des personnes les plus vulnérables face au VIH: trans, gays, bis, jeunes hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes.
Pour Michel Bourrelly, conseiller spécial du Crips Ile-de-France, ces brochures sont aussi «un élément important dans le cadre de la lutte contre la sérophobie».
Ces brochures, réalisées en partenariat avec Acceptess-T, Aides, Le Kiosque Infos sida et L’Enipse sont disponibles au Crips Ile-de-France et elles sont diffusées par la plupart des associations de lutte contre le sida.
La brochure « lequel de ces mecs risque d’être le plus contaminant » fait juste pitié ! Et encore une fois dénote un déni de la part de certains responsables de la prévention.
1) En tant que séronégatif, je me sens agressé et discriminé. Oui mon dernier test était négatif. Je pratique le safer sex et donc le risque de contamination avec moi n’est pas fort mais nul ! Ne cherchez pas à nous faire croire qu’il vaut mieux être séropo qu séronégatif !
2) « Une relation sexuelle sans protection avec lui (le mec séropo en charge virale indétectable) est à risque extrêmement faible ». Comment peut-on écrire cette phrase ainsi dans une brochure de prévention ? N’est-ce pas tout simplement la validation de ce que l’on constate déjà partout sur le net : la charge virale indétectable devient un argument pour inciter à baiser sans capote. Pourtant que disent toutes les enquêtes ? Les gays séropos sont ceux qui prennent le plus de risques, qui ont le plus des IST, qui utilisent le plus de drogues. Ce serait peut être plus utile d’inciter au safer sex et à la protection contre toutes les IST plutôt que de vouloir nous persuader que baiser sans capote avec un séropo ne présente aucun risque ?
Alors informer sur la charge virale indétectable c’est bien, mais pas de cette manière débile qui met encore plus de confusion et de toute façon ne rassurera pas les séronégatifs !
Quant à la PrEP il faudra un jour nous expliquer pourquoi tous les crédits de la prévention sont aujourd’hui tous consacrés à ce moyen de prévention très discutable. Pourquoi ce fanatisme dans la sidacratie ? En quelques mois de mise en place de la PrEP (470 gays sous PrEP au 1er mai) on a déjà dépensé plus que les 500.000 euros distribués chaque année par le sidaction pour la prévention gay… Expliquez moi ? Tout cet argent si facilement dépensé dans le contexte actuel, bizarre…
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Introduire une notion de connaissance de sa propre dangerosité est très utile, le danger ne vient pas toujours des autres, pour eux nous sommes les autres.
Insister sur le fait que les séropositifs au VIH consciencieux ont toujours été en mesure de protéger les autres, y compris quand leur charge virale n’était pas – ou pas encore – faible, est très utile.
Insister sur le fait que le risque est une incertitude, et ceci d’autant plus que le VIH est extrêmement infectieux les premières semaines, que l’on soupçonne que c’est un facteur important de propagation de l’épidémie, est très utile.
Mais c’est vrai que ce n’est pas très astucieux d’écrire en gros « PAS DE RISQUE », et en petit une liste de conditions. Ca fait un peu marketing.
Et je viens de découvrir sur ces brochures que j’avais déjà parcouru, que la prep n’est signalée que pour les filles, ce qui est assez drôle.
Ceci étant le CRIPS fait à mon avis plein de bonnes choses, la critique est facile, l’art est difficile…
La réalité est que chaque mode de prévention comporte une liste de conditions, n’est de ce fait pas universel, et que les comparer est insuffisant.
Même lorsqu’il existera des vaccins ayant une certaine efficacité contre toutes les IST graves dont le VIH, on ne pourra pas échapper pendant un certain temps à la combinaison par des ET de toutes les préventions, y compris ces vaccins.
Il serait donc certainement très utile de penser dès à présent : préservatif ET dépistage ET tpe ET tasp ET prep, dans les limites de compatibilité des ces préventions. Et non pas par des OU, comme sur un marché aux légumes de saison.
Au moins dans les recommandations, après chacun fait bien comme il peut.
De même il serait sans doute très utile de préciser ce que veut dire se faire dépister «régulièrement». Actuellement les gens les plus exposés sous prep en France sont dépistés tous les 3 mois, ce qui a le mérite de définir une limite haute, la limite basse d’un an recommandée pour les gays n’a pas varié depuis longtemps, malgré l’évolution des connaissances.
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