L’affaire Dutee Chand: science et sport, le mauvais genre

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À la lumière de l'affaire Dutee Chand, athlète indienne un temps écartée des compétitions pour «hyperandrogénisme», Alexandre Hocquet, de l'Université de Lorraine, se penche sur la question de la frontière entre «hommes» et «femmes» dans le sport et le rôle des sciences dans sa définition.

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En juillet 2014, la sprinteuse indienne Dutee Chand est subitement retirée des listes des athlètes autorisées à concourir aux Commonwealth Games à Glasgow. L’affaire n’est pas sportivement et médiatiquement de grande importance (Dutee Chand n’est pas une favorite), mais la raison de ce retrait intrigue. Il n’est pas du tout question de dopage, mais d’échec à un « test de vérification de genre ». En d’autres termes, elle n’est pas assez femme pour concourir dans les compétitions féminines. Après l’effondrement initial, elle décide, en octobre 2014, de porter l’affaire devant le tribunal d’arbitrage du sport qui rend finalement son verdict en juillet 2015. Dutee Chand est de nouveau autorisée à courir, mais « l’hyperandrogénisme » (c’est-à-dire le fait de présenter un excès de testostérone) et la question de la frontière entre hommes et femmes dans le sport n’est toujours pas résolue. Le fait médiatique exceptionnel est qu’une femme refuse le verdict du test de…

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