Juillet 1985. Rock Hudson est à Paris pour tenter de faire soigner les pathologies liées à son sida. Il se fait suivre par un médecin français, Dominique Dormont. Ce dernier expérimente un traitement au sein de l’hôpital militaire de Percy. Mais l’acteur américain ne peut pas en bénéficier car il n’est pas français. Ses assistants demandent alors l’aide de la Maison Blanche et en particulier celle de Nancy Reagan, la première dame, estimant qu’une intervention « haut-placée » pourrait changer la donne. La femme de Ronald Reagan fait savoir qu’elle est désolée, mais qu’elle ne peut pas donner l’impression d’accorder un passe-droit à ses amis…
Un argument balayé par l’un des premiers membres d’Act Up-New York, qui note que justement les Reagan ont souvent aidé leurs amis d’Hollywood au cours des deux mandats de Ronald Reagan à la présidence des Etats-Unis. « Si Bob Hope avait été atteint d’un cancer rare et incurable, je suis sûr qu’Air Force One serait parti le sauver. Ils ont abandonné Rock Hudson, c’est indéniable. A partir du moment où il a été atteint de cette effrayante maladie d’homosexuels, il est devenu aussi indésirable que le reste d’entre nous. »
Hudson sera finalement autorisé à aller à Percy (grâce à des relations avec le ministre de la Défense français). Le monde entier apprend alors sa maladie et son homosexualité. Son cas est malheureusement désespéré. Il rentre aux États-Unis et meurt peu de temps après.
Une enquête passionnante à lire sur Buzzfeed: Nancy Reagan Turned Down Rock Hudson’s Plea For Help Nine Weeks Before He Died
L’intelligentsia républicaine des années 80 pote une lourde responsabilité dans l’absence de gestion de l’épidémie de SIDA à ses débuts. Homophobie, bigoterie, mépris pour les politiques d’aide sociale et de santé ont caractérisé, entre autres, la révolution conservatrice reaganienne.
Pour celles et ceux qui ne connaissent pas encore, je vous conseille Angels in America au théâtre ou dans l’excellente mini-série de 2003 pour mieux comprendre l’atmosphère de l’époque.
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Mais y’avait bien pire que les reagan comme ce fameux le pen et ses propos délirants « le sidaïque est un espèce de lépreux » :
https://www.youtube.com/watch?v=dhaz0vARQ2A
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Crois moi, l’administration Reagan ne s’est pas contentée de discours. Son homophobie galopante s’est traduite dans les actes. Je te conseille la lecture rapide de ce passage wikipédia. Cela te donnera peut être envie de creuser un peu plus le sujet.
http://en.wikipedia.org/wiki/Domestic_policy_of_the_Ronald_Reagan_administration#Response_to_AIDS
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@manuel-atreide @gaystronome
Ces articles aussi résument bien les choses. C’était une bien sale période…
http://www.slate.fr/story/94175/obama-ebola-reagan-sida
http://www.buzzfeed.com/chrisgeidner/times-the-reagan-white-house-press-briefing-erupted-with#.phqLLB8Z3j
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la France expulsait des malades vers l’Afrique…Et des politiciens célébres de la gauche parlaient de « maladie de tapettes »…C’est bien de rappeller les projets de « sidatoriums » de Le Pen mais il ne faut pas oublier non plus qu’ils ont été réalisés par Fidel Castro à Cuba… et Maintenant une bureaucratie terrible s’est montée autour de la question du Sida.
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Elle est pas mouru, elle ? Ça tombe bien, j’fais des nouille ce midi.
http://www.humanite.fr/cuba-premier-pays-eliminer-la-transmission-du-sida-et-de-la-syphilis-de-la-mere-lenfant-578502
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