«Le sida est TOUJOURS une maladie homosexuelle», par Dr Michel Ohayon
Fort de son expérience, le fondateur du 190, premier centre de santé sexuelle à Paris, analyse le discours et les actions de prévention, qu'il juge inadaptées aux nouvelles réalités vécues par les gays.
Mon propos n’est pas un propos institutionnel. Je vais le revendiquer comme le mien, seulement le mien, même s’il part d’un constat qui découle directement de l’activité que je développe depuis un peu plus de 4 ans au 190. Pour ceux qui l’ignorent, le 190 est le seul centre de santé sexuelle actuellement actif en France qui suit les principes posés par le plan national de lutte contre le sida (bien qu’il existât avant la rédaction du plan) et il concerne une population qui, autour de 80 %, est homosexuelle masculine. Il recrute essentiellement par bouche-à-oreille et cela explique une population assez homogène au sein de laquelle il est possible de voir émerger des phénomènes qui, ailleurs, seraient noyés dans la masse. Le 190 est donc un observatoire et jouit d’une sorte d’« effet loupe ». C’est à la fois sa limite et son intérêt. Depuis le début de l’épidémie, nos discours ont…
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